Plus douce est la ronde des heures, Quand les cheveux déjà grisonnent, C'est lorsque la coupe se vide, Que l'on peut voir l'or au fond. Le pressentiment des ténèbres prochaines N'effraie pas,il soulage! Seul peut goûter la joie de contempler le monde Celui qui ne désire plus rien, Qui ne demande plus où il est arrivé Qui ne pleure plus de ce qu'il a perdu Et pour qui vieillir n'est que les prémices de son départ. Jamais la vue n'est plus étincelante et libre Qu'à la lumière du couchant, Jamais on n'aime plus sincèrement la vie Qu'à l'ombre du renoncement.
Stefan Zweig
0 Comments:
Enregistrer un commentaire
<< Home